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La mesure des institutions

Depuis une dizaine d’années, l’analyse économique attribue une place croissante à la problématique institutionnaliste dans la compréhension des phénomènes micro- ou macro-économiques. Certes, la littérature mobilise une grande variété de cadres théoriques (de Durkheim à Aoki en passant par North, Commons ou Hall et Soskice) pour définir les institutions et caractériser les systèmes institutionnels, selon les choix paradigmatiques ou méthodologiques des auteurs. De très nombreux travaux et publications ont été consacrés à la théorisation des institutions en économie, qui illustrent la pluralité des concepts et des choix théoriques. Il semble que les progrès de l’analyse économique des institutions appellent de plus en plus une clarification des méthodes empiriques qui permettraient de les décrire et de comprendre leurs dynamiques (genèse, déclin, agencements, etc.).

La question de la transformation des institutions réelles en données empiriques ayant vocation à capturer les caractéristiques de ces institutions et à alimenter le travail d’analyse appliquée constitue précisément l’objet du dossier thématique que la Revue de la régulation (Capitalisme, Institutions, Pouvoirs) souhaite consacrer à ce thème.

Ainsi, la mesure de la qualité et des effets de la réglementation par le biais d’indicateurs est une pratique courante dans le champ de l’économie du travail. Des développements récents de la mesure de certaines institutions politiques (démocratie, organisation administrative…) ou juridiques (dans des domaines tels que le contrôle judiciaire ou constitutionnel de l’Etat, les tribunaux, l’indépendance de la justice) ont été réalisés en analyse macroéconomique (Barro) ou dans le cadre de la Nouvelle économie Comparative (Djankov, La Porta, Lopez-de-Silanes, Shleifer). De même, les questions ouvertes sur les conditions institutionnelles en économie du développement (de Rodrik à la Nouvelle économie Politique) ou par la théorie de la variété des capitalismes méritent d’être signalés.

Ce contexte scientifique justifie un bilan d’étape critique des méthodes et des pratiques de mesure des institutions. Cependant, le comité de direction sera aussi attentif aux propositions d’articles présentant ce que les travaux de sensibilité institutionnaliste ou régulationniste peuvent apporter comme constructions alternatives de variables institutionnelles et comme outils d’analyse quantitative (statistique, analyses factorielles, économétrie).

à titre indicatif, le comité attend notamment des contributions sur :

  • les bases de données disponibles et leurs usages ;

  • l’influence des choix théoriques ou des contraintes techniques de la modélisation sur la construction des techniques de mesure des institutions ;

  • que mesurent les indicateurs consacrés à la réglementation ?

  • la portée et les limites de la mesure des institutions pour l’analyse comparative internationaliste.

nb : Les champs empiriques ou les thèmes ne font l’objet d’aucune restriction.

Les propositions de contributions (2 000 signes maximum) sont à adresser avant le 15 juin 2008 (publication prévue en 2009) à l’adresse suivante : regulation AT revues.org.

Coordination :

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